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Appendre de LUSTMiroirs et folie numérique

Michèle Champagne & Greg J. Smith

Traduit de l’anglais
par Marie-Mathilde Bortolotti

Discussion entre

Suite à la dissolution du studio néerlandais LUST, fondé en 1996, Michèle Champagne (designer) et Greg J. Smith (éditeur), se remémorent, sous forme épistolaire, l’aventure de Jeroen Barendse, Thomas Castro et Dimitri Nieuwenhuizen. Alliant projets initiés et commandes de grandes institutions culturelles, LUST a fait le tour du monde avec des travaux singuliers alliant environnements numériques et physiques.

Michèle Champagne,
Montréal,
17 octobre 2017

Il y a quelques semaines, j’ai appris avec tristesse que LUST était opbreken. Cette fermeture m’a rappelé Dimitri, et d’autres souvenirs plus lointains datant de l’époque où j’ai découvert ce studio. Voici une idée : pourquoi ne pas écrire sur les applications, expositions, installations, cartes, publications, projections, vidéos, visualisations, sites Web et ateliers de LUST, indépendamment de leur importance respective ? Il ne s’agit pas de tout passer en revue, mais plutôt d’attirer l’attention sur la folie numérique et générative qu’ils ont apportée au design, à l’art et à l’architecture. Rappelons-nous de ce qu’ont fait les membres de LUST et de comment ils l’ont fait. Rappelons-nous pourquoi nous pensons que c’est important.

Je me souviens encore très précisément du moment où j’ai découvert LUST, via une chose merveilleusement banale : une application iPad pour Items, une revue néerlandaise de design publiée par Max Bruinsma, dynamique et critique, mais aujourd’hui disparue. Nous étions en 2011. Résidant à Amsterdam, je devais me rendre à Eindhoven pour la Dutch Design Week. Dans la cave en béton du MU Artspace, Bruinsma présenta le numéro d’Items consacré aux lauréats de Dutch Design ainsi que la première édition iPad de la revue.

J’avais déjà rencontré Bruinsma au Sandberg Instituut et il me laissa manipuler sa tablette après le lancement. L’application permettait de choisir, classer et reclasser des projets de fin d’études par designer, école, discipline ou médium. Les images étaient animées. Les textes, qu’ils soient longs ou courts, étaient bien ficelés et composés, de manière très austère en Nitti, une linéale monospaced étonnante, inspirée des British Grotesques du XIXe qui pouvait rappeler une police de machine à écrire. Grâce à ce caractère, les projets présentés, aussi expressifs ou éclectiques furent-ils, avaient l’air extrêmement sérieux. Nitti et sa composition impeccable ne pouvaient pas être simplement qualifiées d’austères : on aurait plutôt dit des outils de classement implacables et caractériels.

L’application d’Items était une simple déclinaison des interfaces modulaires en forme de cartes, la card-based interface aujourd’hui très répandue 33 Benedict Evans, « Twitter, Canvases and Cards », 18 juin 2013, http://b-o.fr/evans. Pour autant, elle évitait les pièges de la majorité des revues numériques : ces pages enfermées derrière des petits rectangles brillants, structurées comme les vieilles publications imprimées avec des mises en page identiques. D’innombrables revues numériques furent ainsi créées, avec la Digital Publishing Suite d’Adobe, pour être aussi proches que possible de leur jumeau imprimé 44 « Transforming the Magazine Experience with WIRED », 2010, http://b-o.fr/wired. L’application iPad de LUST fut importante parce qu’elle me fit découvrir le reste de leur travail. Une fois entré dans votre champ de vision, LUST et son immense catalogue s’imposent à vous. C’est ainsi que je découvris Posterwall for the 21st Century (2008-2012), RGB City (2009), Urban Echo (2010-2017), « Type/Dynamics » (2013) et « Death in Venice » (2014).

Cette trouvaille me touchait particulièrement parce que j’avais travaillé avec Mediamatic l’année de mon arrivée à Amsterdam, en 2009 1010 Mediamatic Foundation (1983) magazine transmédia, réseau social et organisme artistique dédié aux nouveaux media basé à Amsterdam (www.mediamatic.net).. Mediamatic est un magazine transmédia, un réseau social et une fondation dédiés aux nouveaux médias dont les intérêts, les méthodes et les disciplines recoupent ceux de LUST, à savoir : offrir une place de choix à la recherche, laisser les concepts guider l’esthétique, utiliser le code de façon créative et expérimenter en matière de représentation, classer et reclasser des données et de l’information de multiples façons. Ce genre de méthode implique, au moins dans un premier temps, d’ignorer totalement que le résultat soit un catalogue imprimé ou une installation de rue truffée de détecteurs de mouvement, de ne pas savoir, autrement dit, quels repères formels ; visuels, auditifs ou spatiaux — s’imposeront. En effet, travailler avec des concepts et des médias numériques permet de présenter les données et l’information de différentes façons et sans styles prédéterminés.

L’exposition « Death in Venice »  illustre très bien cette méthode. En 2014, j’étais de retour à Toronto, mais j’avais appris que LUST exposait officieusement à la Biennale d’Architecture de Venise. Organisée et conçue par Alison Killing et Ania Molenda, cette exposition indépendante proposait une étude subtile des rapports entre l’architecture moderne et le mortuaire en Grande-Bretagne depuis 1914. La dynamique de la mort et de l’agonie n’étant plus au cœur des documents d’architecture et de design, « Death in Venice »était une exposition importante, car elle retraçait l’histoire d’endroits qui avaient abrité un moment solennel, mais important de la vie, et qui influençaient encore la discipline architecturale. Elle avait aussi la particularité d’exploiter une grande diversité de médias.

Dans l’un des espaces, une carte interactive des hôpitaux, églises, cimetières et crématoriums de Londres occupait un mur entier. Avec un geste du bras, les visiteurs pouvaient faire glisser des couches d’information et en révéler d’autres qui s’effaçaient après un moment. L’esthétique de la pièce ; sombre et mystérieuse, avec des choses qui apparaissaient et disparaissaient — répondait parfaitement au contexte. Pour guider les regards à travers des cartographies cachées, des lignes blanches très nettes et des textes brillants figuraient au mur. La seconde salle était tout aussi sombre. Là, les visiteurs étaient suivis par un son généré, un projecteur et un brouillard sinueux qui allait et venait lorsque l’on entrait et sortait. La troisième salle, qui baignait dans la lumière, était remplie de panneaux noirs présentant des visualisations de données et de piles de cartes postales présentant des spécimens de recherche.

Si l’application iPad d’Items était lumineuse, minimale et bureaucratique, « Death in Venice » était sombre, stratifiée et magique. Elle rappelait ces guides de cosmologie médiévale sur l’univers ptolémaïque, où la trace laiteuse de points étincelants donne l’impression saugrenue d’une chose disparue depuis longtemps. L’espace était rempli de cartes, d’espaces et d’images de mort : espoirs anéantis, bonheur ultime, corps étendus et derniers baisers. Cette exposition était à la fois extrêmement analo- gique et numérique, totalement étrangère à la dichotomie simpliste « physique/virtuel ». L’entreprise de LUST s’y révélait, aussi bien comme une merveilleuse curiosité de design graphique que comme une incarnation de nos plus grands espoirs d’arriver à transcender les médias et les disciplines.

LUST manquait de cohérence visuelle, mais possédait une cohérence esthétique : ils tenaient à ce que leur travail nous fasse vivre une expérience, nous ancre dans un moment qui éveillait nos émotions et nos sens. Ils étaient obsédés par les données, par l’information et son traitement, mais n’oubliaient jamais les mortels que nous sommes et prônaient une vision originale de la narration, de la forme et de la beauté. LUST adoptait des attitudes conceptuelles, visait des résultats génératifs et avait renoncé à tout perfectionnisme.

Te souviens-tu de la fois où tu as découvert LUST ?

Greg J. Smith,
Hamilton,
22 octobre 2017

Je garde un souvenir très précis de ma première rencontre avec le travail de LUST. Comme beaucoup en Amérique du Nord, je les ai découverts en 2010 dans Form+Code in Design, Art, and Architecture 1111 Casey Reas, Chandler McWilliams, LUST, Form+Code in Design, Art, and Architecture, New York, Princeton Architectural Press, 2010. . Collaboration entre Casey Reas 1212 Casey Reas est artiste, développeur, et coinventeur de Processing (2001)., Chandler McWilliams 1313 Chandler McWilliams est un artiste qui vit et travaille à Los Angeles. Sa pratique utilise la sculpture, le texte et la performance pour traiter des notions d’éthique, d’espace, de perception et de pensée. et LUST, ce livre présentait la scène émergente du design génératif avec une sélection de travaux extrêmement ambitieuse. Quoiqu’« émergente » ne soit pas vraiment le mot : il y a dix ans déjà, on faisait de l’art avec des machines, et ce depuis quarante ans. Si Form+Code fut tout de même une révélation,c’est parce que cet ouvrage attirait l’attention sur des praticiens contemporains de référence (mais de niche) et pointait des connexions entre ces derniers et des mouvements enregistrés par l’histoire comme Fluxus, la musique aléatoire et l’art conceptuel. Je me souviens, lorsque j’avais fait le compte-rendu de ce livre pour Rhizome.org, de m’être enthousiasmé du vecteur historique reliant Sketchpad, le logiciel proto-CAO d’Ivan Sutherland, à la fabrication numérique :

« Form+Code fourmille de ces histoires condensées et chacune est illustrée avec goût par des projets contemporains connexes, mais aussi par des précédents et des prédécesseurs. Polarity (1964)de l’artiste op art Bridget Riley figure en double-page à côté de la visualisation musicale de Martin Wattenberg, The Shape of Song (2001), rapprochement qui attire l’attention sur les similitudes existant entre deux générations différentes dans leur utilisation du langage graphique des luminaires 1616 http://b-o.fr/rhizome ».

Ce livre était un guide, et je me souviens d’avoir été ravi de le voir publié par Princeton Architectural Press, aux côtés de textes de design graphique, plutôt pédagogiques, par l’auteur et critique Ellen Lupton. Ce livre serait lu par des étudiants du monde entier et influencerait des centaines de carrières, j’en étais convaincu ; et ce fut le cas. Et LUST joua un rôle dans ce moment décisif. Ils n’étaient pas dans ce livre au titre d’invité vedette, ils avaient aidé à construire l’échafaudage conceptuel où s’imbriquaient toutes ces pratiques artistiques et tous ces mouvements historiques.

Lorsque les membres de LUST ont annoncé qu’ils fermaient boutique, j’avais, bien sûr, un respect absolu pour leurs vingt années d’existence. Aujourd’hui, j’ai l’impression que le monde du design a perdu l’un de ses avant-postes essentiels. Ce sentiment tangible de perte suscite en moi des pensées plus abstraites sur la résilience et la pérennité. Sans vouloir m’attarder sur le fait qu’il est très rare qu’un studio expérimental ayant une activité commerciale survive pendant plus d’une décennie, je veux rappeler qu’il est fréquent que des initiatives comparables ferment définitivement après seulement quelques années d’existence (RIP Berg, l’Office for Creative Research, Urbanscale, Hide&Seek, et à beaucoup d’autres). Quand je pense à un studio comme LUST ; au travail qu’ils ont accompli, à la taille de leur équipe — je n’arrive pas à comprendre comment ils s’y sont pris pour tenir si longtemps.

M. C.,
Montréal,
25 octobre 2017

LUST avait une structure sœur appelée LUSTlab. Créé en 2010, le « lab » devint le lieu d’expérimentation de LUST, fonctionnant avec ou sans clients ni résultats précis. Plus important, comme le disait souvent Dimitri, LUSTlab englobait à la fois « design, science et architecture ». Un de ses projets, intitulé Beaufort’s Poetry (2015) , est une installation typographique et lumineuse permanente au Forum à La Hague qui traduit les données météorologiques en poésie générative. L’éclairage de l’espace et la couleur de la projection typographique reflètent les changements de vitesse et de direction du vent. En gros, il s’agit d’une girouette littéraire géante qui explose, depuis un hall vitré, sur le jardin public situé juste en face, transformant un intérieur privé en espace urbain public.

À cet égard, LUSTlab ressemble à AMO 1717 « The Origins of OMA/AMO », 2016, http://b-o.fr/omaamo, la branche recherche et média de l’Office for Metropolitan Architecture (OMA) basée à Amsterdam et fondée notamment par les architectes Rem Koolhaas, Ellen van Loon et Reinier de Graaf. Je connaissais AMO depuis que j’avais découvert leur livre Content 1818 Content, Rem Koolhaas (dir.) et Brendan McGetrick (dir.), Cologne, Taschen, 2004. , une suite cheap et impertinente de S, M, L, XL 1919 Rem Koolhaas, Bruce Mau (dir.), S, M, L, XL, New York, The Monachelli Press, 1998., l’exposition « The Other Architect » au Canadian Centre for Architecture de Montréal me fournit l’occasion de m’y intéresser de plus près. Des dizaines de groupes non conventionnels étaient présentés ; de AMO à AnyOne Corporation, en passant par Art Net, Delos Symposion, Forensic Architecture et l’Atelier de Recherche et d’Action Urbaines — inventant de nouvelles manières de penser et de concevoir, hors des modèles de studios traditionnels. LUSTlab et AMO diffèrent à maints égards, mais ils fonctionnent tous deux comme des miroirs expérimentaux pour leurs studios. Dans cette relation, la recherche n’est pas abordée comme elle l’est si souvent, comme une banalité de département « recherche et développement », où « penser » est une bonne excuse pour « faire » quelque chose ; des coups autopromotionnels, par exemple, ou un futur travail pour des clients. Réflexion et découverte sont les maîtres mots de LUSTlab. « Finalement, c’est un miroir », m’a un jour rappelé Dimitri.

Le soutien institutionnel est aussi déterminant pour maintenir l’expérimentation. Il ne s’agit pas de minimiser les efforts de LUST, mais on ne peut pas parler d’eux sans évoquer les Pays-Bas. Mes amis néerlandais ne seraient pas d’accord et évoqueraient les innombrables réductions des financements publics, conséquences d’une politique d’austérité et preuves d’un retour à l’âge des ténèbres. Mais le design reste un élément important de la société néerlandaise, de son identité culturelle, de son activité économique et de son infrastructure de transport. Cela s’incarne jusque dans la plus simple signalétique urbaine . Pour reprendre la formule du designer et directeur artistique Brian Morgan, le design « fait partie de la tuyauterie » aux Pays-Bas. Savoir si le design néerlandais se repose actuellement sur ses lauriers est une question importante, mais quoi qu’il en soit, il y avait bien des lauriers dans un premier temps et des studios comme LUST ont tenu bon très longtemps. Les institutions néerlandaises ne garantissent pas l’expérimentation, mais elles sont à même de la soutenir en incluant design, architecture et code créatif dans le cocktail culturel traditionnellement réservé aux art bars 2222 Mienke Simon Thomas, Dutch Design: a History, Chicago, University of Chicago Press, 2008..

G. S.,
Hamilton,
28 octobre 2017

Pour rebondir sur la formule de « studio miroir » de Dimitri, je pense que beaucoup de studios ont une tendance « Docteur Jekyll et M. Hyde », avec un contraste marqué entre les projets de prestige et le travail qui paie les factures. L’idée de structurer une meilleure moitié qui puisse rester sourde aux sirènes du commerce est louable.

Quel que soit le « côté » du studio qui l’ait créé, mon projet préféré est probablement « Type/Dynamics » , une exposition présentée au Stedelijk Museum en 2013-2014. Je ne vais pas prétendre que cet avis découle d’une parfaite compréhension de la totalité du travail de LUST ; il est instinctif — et je n’ai jamais réellement vu « Type/Dynamics », mais je me souviens de l’époque où les documents furent publiés. Il s’agissait d’une expérience typographique immersive qui rendait le design graphique réellement environnemental. Et l’environnement à son tour devenait typographique en adoptant la logique organisationnelle de la grille d’image, aujourd’hui omniprésente, et en transposant les photographies en mots. C’était dense, bordélique et irrésistible. Au fond, le visiteur de cette installation faisait une expérience incarnée des métadonnées par une immersion totale dans un océan d’informations issues alternativement de différents sites ; une expression visuelle du Zietgeist TDAH [Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité] de notre paysage médiatique actuel. Cerise sur le gâteau, le projet était également un hommage astucieux au designer néerlandais Juriaan Schrofer 2323 Jurriaan Schrofer (1926-1990) était directeur artistique, responsable artistique, enseignant et designer graphique néerlandais. Schrofer a conçu le magazine Forum pour les PTT (le service postal national néerlandais), et fut un partenaire de Total Design à Amsterdam..

J’aime aussi beaucoup Hyperlocator I & II (2014-2016) 2424 LUSTlab, Hyperlocator I and II est une installation photographique interactive qui étudie la précision des impressions et des expérience sensorielles numériques et physiques. La Hague, Off Senses | Future Sense Festival au Gemak Center [désormais fermé] de la Vrije Academie, 2014-2016. et leurs yeux anthropoïdes sur la ville. En pénétrant dans ces installations, les visiteurs découvrent une multitude de lentilles sphériques offrant chacune une image façon « fish-eye » d’une rue spécifique de Google Street View. Ces matrices proposent une sorte de vision pluraliste et distribuée qui constitue un contrepoint salutaire à l’omniscience et à l’omniprésence de la photographie satellite. Elles s’adressent à beaucoup d’yeux et à des systèmes de vision très larges. Ces deux travaux itératifs et « Type/Dynamics » agissaient comme des dissolvants universels : ils décomposaient les lieux et les perspectives tout en offrant des alternatives ascendantes aux vues et aux requêtes totalisantes qui nous font tous nous agglutiner quotidiennement sur Google et d’autres services connexes. Ces deux œuvres étaient tranquillement subversives, bien plus que les environnements bruyants avec lesquels on aurait pu les confondre à tort.

M. C.,
Montréal,
4 novembre 2017

Quand il s’agit de LUST, une très longue liste de beaux projets vient à l’esprit et d’innombrables souvenirs refont surface. Personne ne sait quelle institution se chargera de leur hommage. Il serait judicieux de la part du Stedelijk Museum de saisir l’occasion et j’aimerais beaucoup les voir collaborer avec les chercheurs du Canadian Center for Architecture de Montréal ou avec le Walker Art Center de Minneapolis. On verra.

G. S.,
Pittsburgh,
7 novembre 2017

J’espère aussi qu’une rétrospective aura lieu dans les années à venir. En attendant, j’ai trouvé une petite consolation avec le BNO Piet Zwart Awart décerné à LUST pour l’envergure et le courage de leur travail. Cette récompense est un fantastique point d’exclamation annonçant leur fermeture !